Non, la CDS n’est pas un traitement « pur et efficace » contre la covid-19 et elle est dangereuse pour la santé

Il n’existe aucune preuve scientifique de ce que le dioxyde de chlore ou le chlorure de sodium soient des traitements efficaces contre la covid-19, et leur consommation est dangereuse


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Vous nous avez fait parvenir une vidéo dans laquelle un prétendu médecin mexicain défend l’usage de la CDS (Chlorine Dioxide Solution, contenant du dioxyde de chlore) pour traiter la covid-19, car elle serait un traitement « plus pur et efficace » que la MMS (Miracle Mineral Solution, contenant du chlorure de sodium). Il y donne également une série d’explications sur la dosification pour le traitement chez l’enfant. Cette information est fausse. Il n’existe aucune preuve scientifique de ce que le dioxyde de chlore ou le chlorure de sodium soient des traitements efficaces contre la covid-19, et leur consommation est dangereuse.

« Nous nous intéressons de près à la CDS, car c’est un traitement plus pur et efficace [que la MMS] pour traiter la covid-19. »

Des organismes tels que la FDA américaine, l’OMS (au travers de l’Organisation panaméricaine de Santé, PAHO) ou l’Agence espagnole de médicaments ont publié des communiqués dans lesquels ils soulignent la dangerosité du dioxyde de chlore (que l’on trouve aussi bien dans la MMS (Miracle Mineral Solution) que dans la CDS (Chlorine Dioxide Solution), affirmant sans détour que la consommation de ces composés revenait tout simplement à boire « de l’eau de Javel ». En effet, il s’agit « des ingrédients actifs de certains désinfectants » et « ils ne sont pas destinés à l’ingestion par l’être humain ». De plus, ces organismes mettent en avant le fait que « leur ingestion ou inhalation peuvent occasionner de graves effets secondaires », notamment des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements ou la diarrhée.

L’Agence espagnole des médicaments et produits sanitaires (AEMPS) a également lancé un avertissement, affirmant ainsi qu’« il n’existe aucune preuve scientifique étayant ces supposées propriétés, et ces produits n’ont été soumis à aucune forme d’évaluation scientifique ou d’autorisation par les autorités compétentes en vue de garantir une relation bénéfice-risque positive et d’assurer ainsi le droit des citoyens à la protection de leur santé ». En 2010, elle avait déjà émis une note informative sur le risque que représentait leur utilisation, « étant donné que les produits auxquels sont imputées des propriétés curatives et préventives et qui ne disposent pas des autorisations obligatoires sont en infraction avec les normes en vigueur ».

La présentation de l’administration de CDS ou de MMS comme traitement alternatif contre la covid-19 ne date pas d’aujourd’hui. De fausses études ont même été publiées dans les revues qualifiées de prédatrices, à savoir qui ne figurent pas dans la liste officielle de publications scientifiques sérieuses et reconnues dans le monde entier, et ce, dans le but de crédibiliser une supposée efficacité de ces prétendus traitements contre la covid-19. Dans le cas présent, cette intox a été diffusée par Manuel Aparicio, directeur et propriétaire du Centre médical de Jurica, à Querétaro (Mexique), qui avait déjà été mentionné dans d’autres articles, comme celui-ci, publié par l’Associated Press, en raison de ses fausses déclarations.