Comment est-il possible d’être positif au test PCR après avoir été vacciné contre la Covid-19?

Le pourcentage d’efficacité indique la réduction du risque de développer une Covid-19 symptomatique chez les personnes vaccinées


Verificat

Le 3 avril, le président argentin, Alberto Fernández, annonçait sur les réseaux sociaux qu’il avait contracté la Covid-19 seulement deux mois après avoir reçu le vaccin Spoutnik V, test PCR positif à l’appui.

La réinfection à la Covid-19 est possible après l’injection du vaccin, étant donné que la majorité des vaccins contre la Covid-19, dont le Spoutnik V, ont été conçus de manière à être les plus efficaces possible en ce qui concerne l’évolution de la maladie, indépendamment de la question de savoir si une personne sera contaminée ou non. En d’autres mots : le pourcentage d’efficacité indique la réduction du risque de développer une Covid-19 symptomatique chez les personnes vaccinées par rapport aux personnes non vaccinées. Bien que la majorité des personnes ne contractent pas le virus, ce sera le cas d’une faible proportion de personnes, mais la maladie se manifestera chez elles sous une forme moins grave. Comme l’explique à Verificat José Antonio Navarro-Alonso, médecin en pédiatrie, expert en vaccination contre la Covid-19 et cofondateur de l’Association espagnole de vaccinologie (AEV) : « Jusqu’à présent, la protection contre la forme grave de la maladie est proche de 100 %, et contre la maladie toutes intensités confondues, de 95 %. »

C’est ainsi que le Dr Fernández, qui s’est fait vacciner au début de l’année, a développé la maladie quelques mois plus tard. En revanche, ses symptômes légers viennent corroborer les résultats d’une étude sur 20 000 personnes publiées dans la revue The Lancet sur le vaccin russe, à savoir qu’il affiche une efficacité de 100 % contre la Covid de forme modérée à grave, et de 92 % contre la Covid de forme légère à modérée.

Par ailleurs, on ne connaît pas encore de manière évidente la durée de l’immunité après la vaccination. En théorie, les lymphocytes du système immunitaire peuvent garder en mémoire l’immunité engendrée par l’injection pendant des années, mais « il est encore trop tôt pour en connaître la durée exacte », comme nous l’explique dans une vidéo Katherine O’Brien, médecin, épidémiologiste et directrice du département Vaccination, vaccins et produits biologiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). C’est pourquoi on ne peut pas non plus garantir à 100 % qu’une personne soit forcément négative à un test PCR après avoir été vaccinée.

Le vaccin n’engendre pas de contamination

C’est une chose d’être contaminé après être entré en contact avec le virus, c’en est une autre de dire que c’est le vaccin qui provoque une supposée contamination. Cette deuxième proposition est fausse : il n’est pas possible d’être positif à un test viral après avoir été vacciné et en raison de l’action du vaccin. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) indiquent sur leur site Internet que « ni les vaccins récemment autorisés, ni les vaccins recommandés, ni ceux qui font à l’heure actuelle l’objet d’études aux États-Unis ne peuvent engendrer un résultat positif à un test viral qui est destiné à déterminer si une infection est en cours ». Les CDC se réfèrent notamment au test PCR effectué par le président argentin.

Bien que le vaccin ne puisse pas faire apparaître le virus lors d’un test de diagnostic viral, il peut en revanche engendrer un test positif à un test d’anticorps (qui permet de déterminer si le corps a développé une immunité), ce qui fait sens, comme l’expliquent les CDC : lorsqu’on inocule un vaccin, on cherche à provoquer la production d’anticorps par l’organisme, et ce sont eux que ce type de test va détecter.