Ce que l’on sait de la majorité des décès de personnes vaccinées en Écosse
L’Écosse a complètement vacciné 65,5 % de sa population, raison pour laquelle il faut s’attendre à ce qu’il y ait de plus en plus de morts de personnes vaccinées
Un article assure que les décès en raison de la covid-19 « sont en augmentation » au Royaume-Uni et que « la grande majorité des personnes qui seraient décédées de la covid-19 avaient été vaccinées ». C’est une information TROMPEUSE. Même si les données officielles montrent que la majorité des décès recensés concerne des personnes vaccinées, cela n’a pas de rapport avec une hypothétique inefficacité des vaccins, mais avec le fait que l’Écosse a complètement vacciné 65,5 % de sa population, raison pour laquelle il faut s’attendre à ce qu’il y ait de plus en plus de morts de personnes vaccinées (parce qu’il restera de moins en moins de personnes non vaccinées). La raison en est que l’efficacité des vaccins face aux formes les plus graves de la maladie et à la mortalité n’est jamais de 100 %. Ce n’est pas la première fois que Verificat réfute les publications de ce site Internet.
« Les décès attribués à la covid-19 sont de nouveau en augmentation au Royaume-Uni, l’Angleterre et l’Écosse observant une augmentation significative depuis fin juin, et nous pouvons révéler en exclusivité que la grande majorité des personnes qui seraient mortes de la covid-19 avaient été vaccinées. »
En vue de démontrer que la majeure partie des personnes décédées de la covid-19 étaient vaccinées, l’auteur de l’article présente une série de chiffres qui semblent avoir été publiés auparavant par le Service de Santé publique écossais (tableau 17) et qui illustrent, pour la semaine du 8 au 15 juillet qu’il y avait eu une augmentation de 5 décès de non vaccinés (de 2962 à 2967), de 5 décès également chez les personnes ayant reçu une première infection (de 257 à 262) et de 28 décès chez les personnes complètement vaccinées (de 64 à 92).
Selon les auteurs de l’étude, ces chiffres indiquent que « les personnes qui ont été vaccinées contre la covid-19 représentent 84 % des décès de la troisième vague de décès en Écosse […], tandis que les non-vaccinés ne représentent que 13 % des décès », indique ainsi l’article.
Certes, ces données sont correctes, mais les conclusions qu’en tire l’article (à savoir, que les vaccins ne fonctionnent pas, puisqu’il y a davantage de décès que les vaccinés que chez les non-vaccinés) sont erronées. Comme l’indique à Verificat Adelaida Sarukhan, immunologue et rédactrice scientifique de l’Institut de santé globale (ISGlobal) de Barcelone (Espagne), le texte fait référence à des pourcentages (qui plus est, d’une semaine bien spécifique), alors qu’il faudrait se pencher, insiste-t-elle, sur les valeurs absolues : « le nombre de décès chez les personnes non vaccinées (plusieurs milliers de décès) par rapport au nombre de décès chez les personnes complètement vaccinées (moins de 100 individus). Et elle ajoute par ailleurs : « Le titre de l’article induit complètement en erreur ».
En d’autres mots, A. Sarukhan nous explique qu’il y a certes une proportion plus importante de personnes vaccinées dans le nombre de décès, mais ce nombre a drastiquement diminué, comme l’indique ce dernier rapport, publié le 25 août 2021 : « Du 29 décembre 2020 au 18 août 2021, 236 personnes ont été testées positives au SASR-CoV-2 […] et on a attribué la raison de leur décès à la covid-19 en tant que cause première ou en tant que facteur contributif à leur décès. Cela équivaut à 0,007 % de ceux qui ont reçu deux doses de vaccin contre la covid-19, et c’est un taux de mortalité lié à la covid-19 significativement plus bas que lors de la période de la pandémie prévaccination. Il faut rappeler qu’avant la vaccination, selon les données de l’Université John Hopkins, le taux de mortalité pouvait osciller, selon le pays, entre 0,1 et 10 %,
Les vaccins ne sont pas infaillibles, mais ils sont efficaces
Les vaccins réduisent la probabilité d’hospitalisation et de décès dû à la covid-19, mais ils ne sont pas infaillibles. On connaît cette donnée depuis la publication des premiers résultats sur l’efficacité des vaccins sur la population. Cela signifie que les vaccins ne peuvent empêcher à 100 % le décès des personnes contaminées (aucun vaccin au monde n’en est capable), mais en revanche, ils réduisent drastiquement cette éventualité. D’ailleurs, d’après les données officielles du Royaume-Uni, à la date du 12 août 2021, la campagne de vaccination aurait évité en Angleterre, de manière directe ou indirecte, jusqu’à 23,8 millions d’infections et entre 81 000 et 87 000 décès dus à la covid-19.
Il est important de comprendre la raison pour laquelle le pourcentage de décès chez les personnes vaccinées est toujours plus important : « Il faut tenir en compte la probabilité de décès des personnes vaccinées, qui augmente par rapport à l’ensemble de la population au fur et à mesure qu’avance la campagne de vaccination dans le pays », explique A. Sarukhan. « Pour de simples raisons de probabilité, plus le nombre de personnes vaccinées est important au sein d’une population, plus le nombre de contaminations et de décès surviendra dans ce groupe, plutôt que dans le groupe de personnes non vaccinées », conclut-elle.
Dans un pays comme le Royaume-Uni, qui a atteint l’un des pourcentages les plus élevés au monde de personnes vaccinées à date, on observe une diminution régulière de la proportion de personnes vaccinées. Cela a logiquement pour conséquence que le nombre de décès chez les vaccinés est plus important : non en raison d’une inefficacité des vaccins, mais parce que l’immense majorité de la population est immunisée.